
Plus ça vient, et plus les albums de Batushka sont courts. La différence avec un ep est plus que mince ici, puisque ledit nouvel opus compte seulement 27 minutes de musique. Heureusement, celle-ci vaut (encore) son pesant d’or. Ici, le groupe se penche sur l’histoire du tsar Nicolas II et de sa famille. Un alibi comme un autre pour alterner rage et désespoir et fourrer le tout des fameux chants orthodoxes qui ont fait, font et feront la notoriété du combo. Un mélange qu’on connaît déjà bien, mais qui se voit ici rejoint par quelques bribes d’instruments traditionnels (comme la balalaïka sur « Pismo IV » et l’excellente « Pismo VI ») et de parties plus orchestrales. Est-ce que ça suffit à sauver ce nouvel album ? J’aurais tendance à dire que oui, puisque déjà de base le mélange fonctionne très bien, alors avec de discrets ajouts, c’est encore mieux. Je ne chercherais donc pas à déterminer ce qui relève du calcul ou pas (Batushka se trouve toujours dans un vide juridique, et pas sûr que la sortie de crise soit un bien pour les fans), mais juste à vous annoncer que si vous avez aimé le style Batushka dans le passé, il n’y a pas de raison que vous soyez déçu ici, même s’il faut bien reconnaître qu’on ne sort pas des poncifs d’un genre que le groupe a lui-même créé, et que chaque titre repose peut-être de plus en plus sur un savoir-faire et une formule qu’un réel investissement artistique. Mais allez, ça passe encore bien !