Le rap, musique du siècle ? Oh non, n’y voyez aucune propagande, plutôt un certain constat : aujourd’hui, peu sont ceux qui n’ont jamais écouté et apprécié un titre, un album de rap. Et peu d’artistes, quel que soit leur horizon d’origine, ne s’y sont pas frottés, par goût ou roublardise. Ce soir, nous voici confrontés au premier cas. Paul Banks, ci-devant leader d’Interpol, n’a jamais caché son goût pour le hip-hop. Alors le voir débouler avec sous le bras une collaboration prestigieuse (RZA, même s’il a un peu perdu de sa superbe, reste un cador de la scène) et un album hybride n’est pas complètement une surprise. En revanche, j’avoue que je n’imaginais pas une si parfaite symbiose entre les deux artistes, les deux mondes. La noirceur de l’un et la science du groove de l’autre sont de plus assistés par un bon nombre de featurings loin d’être des gadgets. Impossible de ne pas accrocher dès « Giant » à ce délicat et passionnant mélange. Disons aussi que 3 ans de gestation, c’est une bonne raison d’avoir un produit fini qui tient toutes ses promesses. Alors rien que des mots ? Certainement pas ; il y a bien du génie ici, du talent combiné et magnifié par une prod’ qui n’oublie personne et par un équilibre, une disposition des titres qui rend l’album agréable de bout en bout et pas répétitif. Vraiment très bon !
Banks & Steelz : Giant