Oh, tout ça ne me rajeunit pas. J’avais rencontré Arsis à la sortie de son premier album, « A celebration of guilt », dont je garde un très bon souvenir. D’ailleurs, je me souviens encore de son nom, et c’est assez rare. A l’époque, le groupe pratiquait un death bien charpenté et tranchant avec de l’énergie et de la technique, et ceci en duo. Le line-up du combo a pas mal évolué au fil des années (ah oui, je ne vous ai pas dit que c’était en 2004), mais le genre n’a que peu bougé. Et les qualités sont toujours là. Dernier rescapé de la formation originelle, le chanteur-guitariste James Malone est toujours aussi carré dans ses riffs que féroce dans ses vocaux. Le reste du groupe le suit sans rechigner, essayant d’assurer le spectacle en enchaînant plans mélodiques et techniques. Et quand « Tricking the gods » lance les hostilités, on y croît encore. Par la suite, c’est moins évident. « Visitant » comprend de bons gros moments de death mélodique et technique, mais pas mal de longueurs également. Comme si, malgré les années d’expérience, le dosage n’était pas encore maîtrisé, comme si le groupe se cherchait encore. Je vous rassure tout de même, globalement, ça passe très bien. Le souci, c’est surtout de savoir ; 1/si ça passe bien à la réécoute. 2/si on s’en souviendra six ou huit mois plus tard. Bon, pour ce qui est de la première question, deux écoutes et demi suffisent pour qu’on souhaite au moins temporairement passer à autre chose. Ce qui n’est pas forcément une tare, on est d’accord. Pour la deuxième question, il faudra plus de temps, mais très sincèrement, j’en doute. Ce qui ne m’empêche pas de penser du bien de ce disque. Du bien chronodégradable, ok, mais du bien quand même.