Bien rares sont les sorties de disques de musique médiévale aujourd’hui. Alors quand il y a une sortie française (et non allemande ou issue du milieu metal comme d’habitude), fusse-t-elle le produit d’une télé-réalité, il faut au moins avoir la curiosité d’y jeter une oreille. Bon, en même temps, renseignement pris, le monsieur a bien des origines musicales metal et sa maman est d’origine allemande. Bref. Luc Arbogast a fait impression de par sa faculté à chanter de façon très juste dans les aigus et les médiums, ainsi que par sa maîtrise d’un répertoire et d’une instrumentation traditionnelle. Maîtrise qui ne se dément jamais sur ce premier album sorti en grande pompe et rencontrant un succès certain, là où les autres disques autoproduits du monsieur étaient restés confidentiels. Comme quoi, la célébrité, ça a parfois du bon. Car oui, ce disque est plein de qualités, et ne fait qu’assez peu de concessions à la loi du commerce. Certes, c’est rythmé, produit très proprement, et les titres choisis sont classiques et efficaces, entre traditionnels revisités, compositions originales et reprises (la déjà connue version de « Mad World »). Mais ça reste beaucoup plus du traditionnel bien revisité que de la variète infâme. Et connaissant le passé du bonhomme et son attachement au genre, on ne doute pas de sa sincérité et son investissement sur ce disque. On ne peut donc que s’enorgueillir du succès de cet album !
Luc Arbogast : Nausicaa (La Mauldau)