
Il est des artistes qui se plaisent à évoluer en marge des mouvements, de la société, mais qui pourtant ont probablement plus à leur apporter que les autres. Amigo the Devil est certainement de ceux-là. Danny Kiranos s’expose depuis des années au travers d’une dark americana qui doit autant à Sixteen Horsepower qu’à la scène metal (pas pour le son mais pour l’imagerie et les couleurs dominantes). Sa musique est d’ailleurs régulièrement qualifiée de « murdefolk » (en grande partie pour les quelques chansons ayant pour sujet des tueurs en série du début de sa carrière). Mais derrière le storytelling, l’artiste se raconte également, et encore plus au travers de cet album. Ecoutez donc les paroles de « The mechanic », vous en serez convaincus. Bien sûr, on trouvera encore le second degré et le côté canaille (voir plus) qu’on aime chez l’américain. Mais on sent le besoin grandissant pour lui de faire la paix avec certains sentiments, de dresser un bilan de sa vie et s’accepter tel qu’il est. C’est un peu la dichotomie de « Yours until the war is over », bousculé entre cette envie et la tradition musicale Amigo The Devil. Certains titres jouent vraiment la carte de l’intimiste, alors que d’autres sont, on ne va pas se le cacher, ce pour quoi on est venus. Ce qui fait que cet opus est un peu moins mémorable pour moi, même si un « It’s all gone », un « Once upon a time at texaco pt.1 », un « Cannibal within » ou un « I’m going in heaven » valent leur pesant de mezcal. On peut donc espérer qu’il la gagnera, cette guerre contre lui-même, et qu’il nous reviendra plus remonté que jamais pour le prochain album !