Greg Dulli ne déçoit jamais vraiment. Alors après un retour déjà assez convainquant il y a trois ans avec un « Do to the beast », lorsqu’on nous annonce que les Afghan Whigs nous reviennent avec un disque plus proche du rock fiévreux des nineties, on ne peut que saliver. Parce que, je vais le répéter si je ne l’ai déjà pas assez fait, « Black love » est l’un des meilleurs disques de rock indé jamais entendus. Bon, avancer qu’« In spades » est digne de ce monstre d’efficacité est peut-être exagéré. Mais pour être tout à fait honnête, il le suit à quelques mètres, et c’est déjà très excitant. Tout aussi rock, mais moins rugueux, tout aussi soul mais moins crooner, il montre un visage un peu plus apaisé, mais une vraie envie d’en découdre. « Birdland » est une entrée en matière énigmatique. Mais dès « Arabian heights », les choses sérieuses commencent. On peut regretter le côté un peu trop policé des riffs, qui auraient gagné à se montrer plus tranchants, mais la noirceur suave de Greg Dulli réussit à nous emporter sans mal au long de ces 10 titres un peu trop courts mais très inspirés. Tragique, belle et sauvage, la musique des Afghan Whigs reste l’un des secrets les mieux gardés de l’indie. Allez-y, faites les salauds, divulguez-le !
The Afghan Whigs : Demon in profile