MONOLITHE NOIR : Moira

Quand on prend pour référence un film de Kubrick pour s’identifier et asseoir sa carrière, c’est qu’on a déjà pas mal le goût de l’aventure. Alors même sans connaître le style pratiqué par Monolithe Noir, on se doute que… eh bien, justement, le style ne sera pas forcément aisé à identifier avec justesse. De fait, après être comme beaucoup passé par le rock et ses sous-genres, Antoine Pasqualini, s’il a choisi de s’exprimer au travers de ce nouveau projet dans ce qu’il est commun d’appeler « l’electro », est loin d’avoir l’intention de se cantonner aux poncifs (fluctuants) du genre. Et ça, il suffit de « Lychens » pour en avoir la certitude ; Si la mélodie centrale peut se rapprocher de l’electro, la structure est très prog, l’ambiance psyché. Rupture nette lorsque le chant de Rozi Plain vient habiller « Blinded folded » d’ambiant / trip hop. La beaucoup plus obscure et répétitive « March for nothing » fait encore un pas de côté (même si la base du travail, assez glitch, est la même). Le reste de l’album suivra avec la même aisance à passer d’un style à un autre ; electronica, jazz, ambiant, prog, glitch, trip hop… Certes, « Moira » présente bien une unité, une ambiance sombre commune, mais parvient à la distiller en employant des stratagèmes suffisamment différents pour ne pas causer la routine. Bon, ceci dit, sorti des trois titres chantés (les deux autres ont pour invités Peter Broderick et Elsie Dx), ça reste un disque assez exigeant, drapé dans un minimalisme d’apparat mais une vraie complexité d’écriture, jouant des silences et des ombres aussi bien que des effets classiques. A écouter dans les bonnes dispositions et de préférence en (tout) petit comité, mais à écouter si vous aimez toute la galaxie des héritiers du kraut !

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