MAN MAN : Carrot on strings

Man Man et moi, c’est une vieille histoire. J’ai même retrouvé il y a peu de temps une vidéo de mon fils qui dansait, tout petit, sur le « Knuckle down » de « Life fantastic ». C’est dire si je suis sensible au rock non-sensique de Honus Honus. Mais ça ne m’empêche pas de comprendre pourquoi, malgré des qualités évidentes, le philadelphien n’a jamais vraiment percé. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que ce disque au titre énigmatique est un bilan de sa carrière, une remise en question de son incapacité à être adopté par un plus grand nombre de mélomanes. Et paradoxalement, il n’arrangera rien au problème. Parce que, si son espèce de rock fusion ratisse plus large qu’il n’est possible de l’imaginer (pop, indie rock, funk, prog, jazz, fanfare, psyché, soul, folk, garage…), elle s’avère toujours aussi mélodiquement exigeante que structurellement barrée. D’ailleurs « Iguana », qui déroule la route de briques jaunes et est le premier single illustré d’une vidéo, est assez parlante en ce sens ; rien n’est simple ici. Et pour tout dire en fait, je trouve que ça l’est encore moins qu’avant. Je ne trouve plus ici de la folie pure, des explosions inattendues. J’ai l’impression que tout est un peu dilué. Ce qui n’empêche pas des titres comme « Blooodrungeon » et son grand écart pop / electro / psyché de m’impressionner positivement, mais c’est moins fréquent que sur l’ensemble de l’oeuvre de Ryan Karttner. De fait, « Carrot on strings » n’est pas forcément l’opus que je recommanderai le plus pour découvrir Man Man. Pourtant, un « Alibi » ou un « Mulholland drive », voir même un « Odyssey » (un peu trop longue tout de même), pourraient éveiller une certaine excitation. Mais dans l’ensemble, ce disque est un peu trop psychédélique pour moi, tout aussi original mais pas de la façon dont je l’attendais. Je continuerai bien sûr à essayer de l’attaquer par un autre accès, et à suivre Man Man dans ses pérégrinations farfelues, mais il n’y a pas ici le sursaut que j’espérais.

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Paroles de l’album

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