KHARO : Havens

Il y a des années, presque une vie pour un groupe, j’ai rencontré la musique de Khâro. C’était à l’occasion de sa première sortie. Je lui avais déjà, à l’époque, et même si mes souvenirs sont troublés par le temps et le nombre considérable de disques consommés depuis, trouvé de jolies qualités. Pas assez mises en valeur, exploitées de façon maladroites, mais des qualités certaines. Aujourd’hui, soit 14 ans plus tard, nous voici confrontés à nouveau. j’espère que ce que j’avais entrevu dans la musique du duo se trouvera magnifié au sein de ce nouvel album. Qui n’en est pas complètement un d’ailleurs, mais plutôt la réunion de deux ep successifs, dont chaque titre a été retravaillé pour l’occasion. « The bell », qui ouvre cet opus, me rassure immédiatement. Une fine pluie de percussions, une guitare comme ligne rouge, et un chant plus sobre que dans mon souvenir débarquent. Le chant, doublé, finit par délivrer une mélodie délicate et charmante, toute en retenue. Une belle introduction. « Just for me » utilise à peu près le même schéma, avec une tension plus soutenue toutefois. Sur « Antidéal », la guitare se fait plus rock mais le chant lui se fait plus nuancé, serpentant dans les sillons de celles-ci, éclatant parfois de façon plus théâtrale. Enfin, éclatant… je dois dire que Khâro sait préparer le terrain de façon optimale. Mais souvent, ses titres génèrent chez moi une certaine frustration. Parce que j’attends le moment où le duo lâchera les chiens. Et ça ne vient pas ! Prenez « Burning » ; la chanson prends fin avant le moment fatidique, en pleine montée en puissance. Ce groupe chercherait-il à nous faire souffrir ? Une petite interlude semi-musicale et on est repartis sur « Ding dong », douce semi-ballade folk intrigante, « Enhaz enies », folk pop world rêveuse et féerique, et « Choose life », qui n’a (vraiment) pas la forme de chanson gnan-gnan que son titre pourrait le laisser penser. Enfin, « Home, tiny home : behli » est un long dialogue guitare-voix crépusculaire, où cette dernière intervient tard ; probablement une jolie expérience en live, mais trop limitée sans l’ambiance adéquate. Si je devais vous décrire Khâro, je vous parlerais du « Spinning » de Pooka, de la Shannon Wright des jours sages, peut-être de choses plus féeriques et chargées de magie encore, mais Khâro a une personnalité unique et attachante. Ce qui ne m’empêche pas de croire que sa musique gagnerait à être interprétée par un vrai groupe, avec un arc musical plus étendu. Mais ne vous y trompez pas, ce disque est tout de même recommandable !

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