FOREVER PAVOT : La pantoufle

J’avoue, je l’avais croisé il y a quelques temps ce disque, mais je n’étais pas dans les bonnes dispositions pour lui donner sa chance. Mais ce titre d’album me trottait en tête, titillant mon sens de l’absurde, et la provenance de Forever Pavot (le label Born Bad) me poussait à le remettre sur ma liste d’écoute. Ce soir, je suis prêt. Et très vite, je vais vite… ne pas le regretter. Emile Sornin pratique un art entre le psyché sixties légèrement suranné, l’indie pop lunaire de Saturnin et le foutraquisme pervers d’un Sexy Sushi. Étrange, frais, mais aussi très référencé et cinématographique, « La pantoufle », outre son apparente bonhomie, fait du neuf avec du vieux et du sérieux avec de la folie douce. Cet équilibre, beaucoup s’y sont cassé la gueule avant lui, mais Forever Pavot parvient avec brio à le maintenir. Il parvient en plus à nous tenir en haleine avec des histoires du quotidien chargées d’une certaine dramaturgie (dont on ne comprend pas forcément tous les tenants et aboutissants si on se laisse porter par la musique), installant une ambiance assez oppressante renforcée par l’utilisation du glaçant clavecin , de rythmiques obsédantes très films à suspense, parfois d’une narration martiale. Tout ça est contrebalancé par la voix rêveuse d’Emile, assez proche de celle de Mathieu Boogaerts, et d’un dixième degré rafraîchissant. « La pantoufle » est donc une expérience assez unique, un disque-monde à la Pratchett, aussi perché et drôle, le côté inquiétant en plus, auquel on s’attache immédiatement et durablement !

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