BEHEMOTH : I loved you at your darkest

Évoluer ou mourir ; Behemoth connaît la règle, et se l’est toujours appliquée. c’est encore plus flagrant sur ce disque au titre singeant le christ. Après un « The Satanist » d’une noirceur exemplaire, il lui fallait se réinventer pour convaincre sa fanbase impressionnante de continuer à plébisciter sa musique. Bon, et soyons honnêtes, le fait est que Nergal est un artiste d’une intelligence et d’une créativité qui ne sont plus à démontrer, quelqu’un qui cherchera toujours à avancer. Et on peut donc considérer que c’est plus par amour-propre et conscience artistique qu’il a pondu un disque aussi passionnant que celui-ci. Car oui, ce onzième album est une réussite. Bien sûr, serait-on tentés de dire. Pour tout dire, je ne m’attendais pas à être déçu. Pas transcendé, peut-être. Pourtant, désappointé, je le suis pour le moins. Car cet opus s’écarte (encore plus) du black death intense, malsain et haineux. Il en conserve bien entendu quelques stigmates (un riffing black death, et la voix impeccable de Nergal), et le goût de la provocation, ici traduit par des chants d’enfants au texte bien déviant et anti-chrétien. Pour le reste, de grosses influences rock ont fait leur apparition et ont contaminé l’ensemble du spectre, faisant de ce « I loved you at your darkest » le « Clandestine » des polonais. Soit un disque transposant dans une autre réalité la noirceur du combo, tout en lui ouvrant de nouvelle perspectives et lui fermant définitivement (?) quelques portes. Un test pour ses fans, le pari que ceux-ci sauront évoluer en même temps que lui, suivre sa progression sur les flans escarpés d’un metal plus accessible mais non moins sulfureux. Rassurez-vous ; si vous avez apprécié « The satanist », la digestion se fera sans mal tant ce disque ne fait qu’en accentuer certains éléments et en atténuer d’autres, tout en gardant un vocabulaire assez semblable. Par contre, si vous espériez un retour aux sources, c’est non. Au final, « I loved you at your darkest » est une continuité, un entre-deux satisfaisant, pas décisif mais très bon.

Site officiel

Paroles de l’album

Behemoth : Wolves ov Siberia

Behemoth : God = dog

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