BANCO DEL MUTUO SOCCORSO : Transiberiana

25 ans que les italiens n’avaient pas sorti de vrai projet discographique. Autant dire que ce « Transiberiana » est un évènement majeur en terre prog’ ! Oh, je sais, pour beaucoup, le rock progressif ne veut pas dire grand-chose, et Banco del Mutuo Soccorso, héros du genre transalpin en des temps bien reculés (les années 70) encore moins. Pas pour moi. Leur premier album éponyme de 1972 continue de tourner à intervalle régulier sur ma platine. Et si le groupe a par la suite un peu trop versé dans la chanson à mon goût, avec un milieu de carrière bien creux, ce n’est pas une raison pour les sous-estimer : à tout moment les héros d’antan peuvent trouver un second souffle ; c’est du déjà-vu. Et avec les décès successifs de Francesco Di Giacomo (le chanteur) et Rodolfo Maltese (l’un des guitaristes), plus les gros problèmes de santé du leader Vittorio Nocenzi, on ne doute pas que les survivants aient à coeur de respecter la mémoire des autres, et d’offrir aux fans ce qu’ils n’ont de cesse de réclamer depuis des années : un vrai et beau disque de prog virtuose et touchant, comme à la belle époque. Bon, je dois dire que c’est la peur qui prend le pas à la découverte de ce disque. Parce qu’arriver à sortir un disque à tiroirs aussi réussi que dans son passé glorieux, pour un groupe de prog’, et ce sans passer ni pour des gros ringards qui courent après des chimères ni pour des losers qui versent dans l’autoplagiat est plus que complexe ; presque un exploit. Alors où se situe-t-on ici ? Eh bien, « Transiberiana », qui comme son nom l’indique évoque le voyage, intérieur comme extérieur, se trouve quelque part entre les deux. Il utilise quelques ficelles du passé, mais en a tissé de nouvelles, plus modernes, flirtant avec un rock plus musclé. Multiplie les rythmes, les mélodies, fait jouer des coudes ses musiciens… Concrètement, certains passages sont un peu pesants, et d’autres tout simplement splendides. Et heureusement, ce sont ceux-ci qui prennent le pas ! Ceci dit, si le disque dure « juste » 52 minutes, ça reste une somme, et il est très difficile d’en saisir toutes les subtilités à la première écoute. Alors on y retourne, et on y trouve d’autres richesses. Je peux le dire à présent, je ne suis pas déçu. Bien entendu, le souvenir du premier album me hante encore, et s’avère indétrônable. Mais « Transiberiana » n’a pas à rougir de la comparaison (même si celle-ci s’avère absurde). Copieux et complet album des légendes italiennes !

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